dimanche 14 décembre 2014

Metá Metá de Banlieues Bleues à Banlieues Bleues

 
On se plaint tellement de ne plus voir de concerts brésiliens à Paris que lorsqu'un des groupes (ou plutôt un "collectif") les plus intéressants de ces dernières années s'y produit 2 fois la même année, il ne faut pas bouder son plaisir !


Je veux parler de Metá Metá, le trio pauliste formé par Kiko Dinucci (guitare, chant, look de beatnik barbu), Thiago Franca (saxophone, flûte, look de yakuza)  et Juçara Marçal (chanteuse, littéralement possédée), qui s'était déjà produit en début d'année dans le cadre du festival Banlieues Bleues (cf première photo) et a récidivé le 9 Décembre dernier à la Dynamo (...de Banlieues Bleues) à Pantin.
La boucle est bouclée !


On les avait découvert avec leur premier CD intitulé justement "Metá Metá", véritablement sorti de nulle part, et assurément un des chocs de 2011.
A ce sujet, je tiens à citer afro-sambas l'excellent blog d'Olivier Cathus qui, en France, a été le découvreur/passeur de ce trio et de beaucoup d'autres musiciens brésiliens émergeants, et sans qui on passerait à côté de tant de bonnes musiques : Saravah !



A propos d'afro-sambas, c'était véritablement le genre dominant de ce premier opus avec une première partie acoustique  dans la lignée du répertoire sixties de Baden Powell. Par contre, les derniers morceaux étaient un poil plus énervés avec des ouvertures vers l'afro-beat.
Une thématique générale se détachait du disque : à savoir les orixas, de nombreux morceaux leur étant dédiés.


En 2012, le trio récidive avec un nouveau disque intitulé cette fois "MetaL MetaL".
En fait, il repart sur les bases des derniers morceaux du précédent en délivrant une musique électrique très puissante ! L'afro-samba s'est muée en afro-punk !
Le disque est une véritable baffe et se fait remarquer au Brésil sur les blogs spécialisés mais également en Europe.


En plus de la qualité de leur musique, Metá Metá se distingue de plusieurs façons :  ils mettent leurs disques en téléchargement gratuit, misant sur les concerts pour engranger des revenus. Par ailleurs, les musiciens mènent en parallèle différents projets, privilégiant la rencontre et l'échange, et se soutenant les uns les autres.
Ainsi, les mêmes musiciens collaborent avec Rodrigo Campos, Criolo, Romulo Froes,... C'est comme si la crise du disque avait généré plus d'entraide parmi ces musiciens de Sao Paulo.


Comme certains de leurs compatriotes (Lucas Santtana, Sibá,..), notre trio finit par se faire repérer par le label anglais Mais um Discos, qui sort en 2013 à l'international "MetaL MetaL" avec, cerise sur le gâteau, des morceaux additionnels enregistrés avec le légendaire Tony Allen.

 
Dans la foulée, le label a organisé une première tournée commune avec Sibá : c'est ce concert que l'on a vu au mois de Mars.
 


Cet automne, avec une nouvelle section rythmique, ils ont entrepris une nouvelle tournée européenne avec notamment 3 dates françaises.

 
D'un concert à l'autre, le répertoire est resté sensiblement le même, entièrement dans la mouvance de "MetaL MetaL". Autrement dit : ça "dépote"!
Les salles se sont laissées emporter par l'énergie folle de notre trio augmenté et, lors du deuxième concert, un certain nombre de danseurs a même squatté les premiers rangs (au désespoir de ceux qui dansent dans leur tête uniquement).


En tout cas, on n'est pas sortis déçu des concerts de Metá Metá : leur répertoire "heavy MetaL" prend une nouvelle intensité en live et on est à chaque fois impressionné par la voix et la présence scénique de Juçara (qui en plus communique en français avec le public) ainsi que l'intensité des solos de Thiago.
On attend désormais avec impatience leur prochaine direction musicale (sur disque et en live).

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