dimanche 15 avril 2012

Lucas Santtana à la Bellevilloise (14/04/12)


Lucas Santtana est un des artistes brésiliens les plus intéressants (et reconnus) du moment. Il incarne une synthèse parfaite entre tradition (bossa nova, musiques régionales) et modernité (dub, samples, afrobeat,..) qui lui permet de toucher un public de plus en plus large des 2 côtés de l'Atlantique.


Il vole désormais de ses propres ailes mais, au départ, il a un pedigree très fourni, ayant déjà accompagné (ou au moins joué sur leurs CDs) des artistes comme Caetano Veloso, Gilberto Gil, Ramiro Mussotto, Marisa Monte,..et plus récemment Curumim et Céu.


Sûrement a t'il appris de chacune de ses rencontres, toujours est-il qu'il incarne parfaitement le "cannibalisme" culturel des brésiliens, pour lesquels la mondialisation n'a donc pas que des désavantages.


Néanmoins, même au 21ième siècle, il demeure un certain décalage temporel entre le Brésil et l'Europe puisque son précédent disque "Sem Nostalgia" qui a été reconnu chez nous parmi les albums les plus importants de 2011 est en fait sorti en ...2009 !
Lucas vient de sortir un nouvel album "O Deus que devasta mas também cura" qui arrivera sous nos latitudes en Septembre prochain et est (au moins au Brésil) en téléchargement gratuit (il parie sur le fait que les gens vont le découvrir comme ça, aller à ses concerts, et même acheter la copie physique du disque). Ceci dit, l'écart temporel entre le Brésil et la Vieille Europe se réduit !


C'est donc avec le répertoire de "Sem Nostalgia" que Lucas est revenu en France (il était déjà passé l'Automne dernier). Ce disque, un de mes disques préférés du moment, est dédié à la guitare sous toutes ses formes avec des traitements de sons vraiment inouis et des climats assez variés qui vont de la samba façon Jorge Ben à des ballades dépouillées en anglais.
Son label européen nous vend Lucas comme le croisement entre Tom Zé et Thom Yorke et ce n'est pas complétement idiot comme accroche car on dit qu'il est le neveu du premier et il a toujours déclaré être fan de Radiohead.


Le nouvel opus (en fait son cinquième) est également très intéressant avec notamment des samples de musiques classiques et quelques compositions épiques. Néanmoins, l'atmosphère est peut-être plus sombre comme dans on peut le voir dans le clip de "O deus..".
Cela sera intéressant de voir comment il arrivera (à l'automne donc) à reproduire sur scène les musiques de ce nouveau cd.


Au concert d'hier à la Bellevilloise, il était accompagné de Bruno Buarque (percussions, que l'on a précédemment vu avec Céu) et de Caetano Malta (basse). Il a joué quant à lui de la guitare (acoustique), de la basse (sur 1 morceau) et le reste du temps d'un boitier magique (dont j'ignore le nom exact) qui lui permet de jouer des boucles (et qu'il dit adorer).


Les spectateurs de la Bellevilloise ont, en tout cas, été gâtés car le concert a été très sympa, varié, avec des musiciens très doués, un son que j'ai trouvé vraiment bon, un répertoire certes centré sur "Sem Nostalgia" mais qui a également permis de (re)découvrir les albums précédents.
Bref, un bon moment, également partagé par les musiciens, avec un seul regret  (c'est lui qui le dit), de la part de Lucas : c'est qu'il ne parle pas français.
Mais, avec son succès croissant par chez nous, gageons qu'il reviendra pas mal de fois et qu'il aura l'occasion de faire des progrès.


Pour conclure, signalons que Lucas Santtana est aussi très abordable, que cela soit avant ou après le concert, ce qui a même permis à l'auteur de ces lignes de "bater papo" avec lui...
Bref, un artiste aussi attachant humainement que musicalement !

1 commentaire:

Dr. Funkathus a dit…

J'attends de le découvrir à Montpellier, le 27. Tu as raison de souligner le "décalage temporaire" avec le Brésil. Si au moins ça lui donne l'occasion de revenir plus vite pour nous jouer O Deus...